04 décembre 2017

Pêle-mêle, des infos sur le monde associatif et le bénévolat



Des mesures et des initiatives pour encourager le bénévolat chez les jeunes   
- L’IAE Lyon (elle n’est pas la seule)  rend obligatoire, pour les étudiants de première année, le don d’un minimum de 20 heures de bénévolat. Ce bénévolat compte dans les notes de passage en seconde année. « Nous voulions vraiment que tous les étudiants soient confrontés au monde associatif, leur montrer qu’il n’y a pas que les entreprises. Notre but est de former des managers responsables et cette démarche les aide à prendre conscience d’un certain nombre de choses » (Catherine Mercier-Suissa, responsable pédagogique)

- Un décret du 10 mai 2017, issu de la loi Egalité et Citoyenneté, et applicable
dès la rentrée 2017, entérine la reconnaissance de l’engagement des étudiants dans la vie associative, sociale ou professionnelle. Les établissements d’enseignement supérieur doivent mettre en œuvre un dispositif garantissant la validation des compétences, connaissances et aptitudes acquises par leurs étudiants dans l’exercice d’activités associatives, sociales ou professionnelles. La reconnaissance peut prendre plusieurs formes : attribution d’éléments constitutifs d’une unité d’enseignement,  crédits européens « ECTS », dispense totale ou partielle de certains enseignement ou stages…
De même seront possibles des aménagements dans l’organisation et le déroulement des études et des examens (emploi du temps)
De très nombreuses universités sont sur le pied de guerre afin d’organiser au mieux cette reconnaissance. Des problèmes se posent, tout particulièrement celui de savoir quelles sont les activités associatives qui peuvent être concernées..

- Pour susciter le  bénévolat des jeunes et s'attaquer à un problème récurrent, celui du logement des étudiants, signalons une initiative  lancée par la Ville de Paris qui a transformé plusieurs appartements familiaux en colocations étudiantes dans des résidences sociales, dans les 12è, 14è, 17è, 18è, 19è et 20é arrondissements, pour un prix modique (par exemple, un T3 de 42m2 dans le 20è est loué 275€ hors APL). Une centaines d’étudiants ont bénéficié de ce dispositif à la rentrée 2017. 


En contrepartie de cet avantage, les étudiants s’engagent à effectuer 4 ou 5 heures de bénévolat par semaine (cours de langue française, soutien scolaire..)
La Ville de Paris n’est pas la seule pour ce type d’initiative. Plusieurs villes de France y ont eu recours, notamment Nantes avec le concept de « voisins solidaires » qui promeut le logement de jeunes dans une résidence pour personnes âgées, moyennant un loyer symbolique en échange d’un peu de temps consacré aux personnes âgées.

Du côté des associations
- Une proposition de loi a été déposée le 17 octobre dernier, visant à atténuer les condamnations de dirigeants bénévoles d’associations à but non lucratif, au titre de l’action en responsabilité pour insuffisance d’actif. Cette proposition considère en effet que le responsable associatif qui commet des erreurs de gestion, même de bonne foi, ne dispose d’aucune des protections dont peut disposer un dirigeant d’entreprise pour limiter sa responsabilité personnelle (patrimoine d’affectation, statut juridique de la société…)
Cette proposition demande donc au tribunal de tenir compte de la qualité de bénévole et des moyens qu’avait l’association pour se prémunir des risques financiers. Affaire à suivre….


- Un tollé chez les associations après l’annonce de la suppression d’un très grand nombre de contrats aidés en 2017 (passant de 459.000 à 310.000 ), la suppression devant se poursuive en 2018. Les collectivités locales sont concernées, mais aussi un grand nombre d’associations. Ces contrats aidés constituent en effet un tremplin d’intégration et permettent d’assurer ou de renforcer certaines missions d’intérêt général. En conséquence, des associations s’interrogent sur leur capacité à continuer, dans les prochains mois, leurs actions de proximité, les perdants étant les salariés qui bénéficient de ces contrats et les bénéficiaires des actions menées grâce à ce dispositif. Le mouvement associatif a dénoncé une décision prise sans concertation ni préparation et souhaite « que l’année 2018 soit une année de transition et non une année de rupture »
La presse s’en étant largement fait l'écho, et notamment tout récemment à l'occasion de la discussion au parlement de la loi de finances 2018,  nous n’y revenons pas. 


A savoir :
- Tout bénévolat n’est pas autorisé : un arrêt de la cour de cassation a interdit formellement à un chômeur d’intervenir bénévolement, même de manière accessoire, pour son ancien employeur, et justifie la décision de Pôle Emploi de réclamer les indemnités versées.

- Une mine de renseignements à découvrir dans la version 2017 de l’étude sur la France bénévole publiée par Recherches et solidarité (à télécharger sur le site de l’association)



- Enfin, pour terminer, un type de bénévolat non répertorié : sachez que depuis le vendredi 3 novembre à 11h44, les femmes travaillent bénévolement jusqu’à la fin de l’année.  C’est en effet la constatation faite encore cette année par la newsletter féministe « Les Glorieuses », pour souligner l’écart moyen de salaire  qui est encore de 15,8% entre les hommes et les femmes. Un bénévolat, là où on ne l'attend pas !


Lu pour vous
Une étude originale, s’appuyant sur l’observation d’une association humanitaire française, pose la problématique de la contradiction entre les valeurs associatives que se sont appropriées les bénévoles et la professionnalisation des associations qui se dotent d’outils de plus en plus sophistiqués venus du « monde marchand » dans un souci d’efficience et de  performance. On risque alors d’assister à un amenuisement de l’engagement et de la motivation des bénévoles. 
Des pistes managériales sont proposées, en prenant en compte une typologie des bénévoles établie en fonction de leurs valeurs et de la perception qu’ils ont des outils de gestion.

Cette étude
a été menée par deux universitaires de l'université de Rouen
https://www.agrh.fr/assets/actes/2014-Cousineau-Damart.pdf


                                                                                 Louise Forestier

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